Rendre la danse accessible par la vidéo

Plateforme de production et de diffusion de créations originales, Flamant se concentre sur le mouvement, et plus particulièrement sur la danse. Portrait de ce jeune collectif qui place la vidéo au cœur de sa démarche.  

Vickie Grondin, diplômée de l’École de danse contemporaine de Montréal (EDCM) et étudiante en stratégies de production culturelle à l’UQAM, Maude Lecours, artiste multidisciplinaire, et Carl Beauchemin, réalisateur, se sont rencontrés à travers leurs parcours singuliers et leurs différentes expériences, pour un jour prendre conscience de leur envie commune d’entreprendre un projet qui combinerait leurs talents et leurs forces.

La naissance de Flamant vient avant tout d’un désir de créer dans l’anonymat et de s’officialiser en tant que collectif artistique. « Le Flamant, ça nous parle, ça a quelque chose dans la posture, et de visionnaire pour nous.  Dans cette figure animale, il y a quelque chose de funky et on est funky, on est kitsch.  On ne voulait pas se prendre au sérieux », raconte Vickie.

Pendant une « fameuse » soirée, les deux créatrices décident de jammer avec leurs ami(e)s sur un toit et immortalisent le moment grâce à Carl qui prend sa caméra. Cela donnera finalement naissance à la première vidéo de Flamant, Intro, et affirmera la ligne directrice de leur projet : la danse et la spontanéité. Par la suite, Vickie et Carl partent sur la Côte Ouest et continuent leurs vidéos. « C’était vraiment du n’importe quoi, toujours avec des flamants en plastique, s’exclame Vickie. Tout fonctionnait sur la spontanéité, c’était le mot d’ordre. Fallait pas que ce soit plus compliqué que ça sinon pour nous, ça collait plus à notre envie. » Et ce fut le début des vidéos de Flamant.

Construire des univers artistiques

Au départ, c’est Maude et Vickie qui chorégraphient et invitent des interprètes. Elles construisent une gestuelle, choisissent un lieu puis appellent Carl pour filmer. Les trois créateurs se comprennent sur le terrain jusqu’à trouver chacun leur rôle. En se partageant les différentes tâches, de l’idée créatrice jusqu’au montage et la diffusion, ils parviennent à la réalisation complète de leurs vidéos.

Flamant est très présent sur les réseaux sociaux où ils diffusent leurs nouvelles créations, pour le bonheur des abonnés dont le nombre s’accroit vite. Après plusieurs vidéos, Hula, Le sacre du Flamant, Sieste ou encore Essaim, c’est dans une deuxième phase que Flamant entre.

Depuis peu, le collectif collabore avec d’autres chorégraphes, comme Stacey Désilier pour la dernière vidéo Pythagore mon corps. Flamant tente de comprendre l’intention des artistes afin de construire une sorte de mood qui exprime leurs envies. « On va voir des répétitions puis on dit ce qui nous inspire, déclare Carl. Souvent, on choisit des images. »

La vidéo comme expression narrative

Quand on leur demande pourquoi la vidéo comme méthode de représentation de la danse, les deux artistes ont de multiples réponses. Un des points qu’ils soulèvent est le potentiel de visibilité que la vidéo et les médias sociaux offrent. « Ce qu’on voit dans la vidéo, c’est le potentiel de partage et de vivre quelque chose de commun, de collectif », affirme Carl.

« La vidéo est un médium de plus en plus accessible, les gens s’intéressent et c’est quasiment de l’éducation artistique aussi qu’on fait », croit Vickie. Ils désirent, à travers ces partages et cette visibilité, démocratiser la discipline, leur but étant de « respecter la danse et aussi d’amener un fil narratif ».

Le futur de Flamant

Réalisateurs, producteurs et diffuseurs, les trois entrepreneurs portent plusieurs chapeaux et multiplient les projets, qui sont de plus en plus partagés sur la toile. Le collectif a récemment collaboré avec George Stamos ou encore Hélène Remoué et désire « ouvrir les horizons ». Prochainement, Flamant collaborera avec des artistes issus de domaines comme le cirque, la mode ou la musique, et souhaite continuer à créer, à collaborer.

Leur dernière vidéo est une exploration de l’univers de la chorégraphe Hélène Remoué et met en scène six femmes dans un huis clos et leur tentative de libération.

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