RVQC | le mouvement, un plan à la fois

Hier soir, le festival présentait son programme « Soleil Dansant ». Entre personnalités dansantes et transfiguration du mouvement.

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Incarner la danse

Trois des six courts-métrages nous dévoilent des portraits de femmes fortes qui ont chacune leur message à passer : par des paroles engagées, par leur voix intérieure ou par le mouvement.

Le court-métrage SOLO de Christian Lalumière dévoile la beauté du geste, la délicatesse des pointes de ballet, la danse incarnée par son actrice principale. Un véritable dialogue se crée entre la beauté de la gestuelle, des images et la dureté des mots. Dans un élan musical très intéressant, on découvre la danse comme un refuge, comme une porte de sortie où il est possible de se taire. Sur scène, il ne s’agit pas de raconter, il faut prendre l’espace, un espace où l’on est seul, mais cela se voit moins, comme l’exprime la jeune danseuse.

Changement de décor avec le film BHAIRAVA des réalisateurs Marlene Millar et Philip Szporer. Au cœur de l’Inde, dans un décor somptueux se dévoile la danse via une interprète de talent, Shantala Shivalingappa. Pendant une quinzaine de minutes, le spectateur plonge dans des espaces différents et suit la danse au rythme de la musique traditionnelle. Les mouvements des mains, des pieds et des yeux sont d’une incroyable précision. C’est une véritable histoire qui se raconte sous nos yeux dans des contrastes magnifiques, et ce, jusqu’à la tombée de la nuit.

La réalisatrice Katherine Néquado dévoile quant à elle la beauté autochtone avec son film Nin Tapwe. Les mots engagés remplissent l’écran et rythment les images. Dans des projections de plus en plus rapides et fluorescentes, le court-métrage laisse une véritable trace et crée un impact chez le spectateur. 

Plant dreaming deep

Révéler le mouvement

Les trois autres propositions combinent les arts et les techniques pour offrir une nouvelle vision du mouvement.

Dans le court-métrage mais un oiseau chantait de Pierre Hébert, la poésie se mêle au tragique. Sur une pièce musicale pour violon solo de Malcolm Goldstein d’après un chant populaire de Bosnie-Herzégovine, l’écran se remplit de traces, de couleurs, de croquis inachevés. Rapide. Inconstant. Petit à petit, le violon s’emballe, laisse place à la furie, et le dessin suit ses propositions abstraites, se vêtit de rouge, s’énerve et devient psychédélique.

La réalisatrice Charlotte Clermont pousse encore plus loin l’abstrait et l’ivresse. Manipulation analogique, filtres et textures diverses colorent son court-métrage Plant dreaming deep. Le bruit photographique peint les images de fleurs rétro, les couleurs saturées s’enracinent dans les tensions musicales et visuelles et laissent place aux couleurs fluo et aux messages.

Enfin, la pièce qui clôture ce programme, The Dead Sea Scroll du réalisateur Steven Woloshen amène l’audience en voyage. En quatre parties, ce court-métrage dévoile des vieux films photographiques et joue avec les teintes et les couleurs. L’artiste les met en scène en pleine décomposition dans des répétitions incessantes. Les images se suivent, se déforment, prennent un tout autre aspect grâce a la musique de John Adams. Tels des flashs subliminaux, on se laisse guider par les sonorités et les multiples jeux de lumière et de couleurs.

RVQC
Jusqu’au 2 mars

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